Installation « Human Study #2 La Grande Vanité au corbeau et au renard », de Patrick TRESSET
Artiste français vivant à Londres, Patrick Tresset exploite l’installation avec des robots de sa création ; et c’est à travers ces robots que l’artiste travaille sur l’évocation de l’humanité notamment grâce à ses recherches sur le comportement humain. Grâce à ses robots créateurs nommés « Paul », Tresset travaille sur la manière dont l’artiste ou le créateur perçoit les choses et ensuite comment il les retranscrit ou représente. Car en tant qu’ancien dessinateur il pensait que : « Quand nous dessinons, le tracé des lignes n’est pas ce qu’il y a de plus difficile. La difficulté, c’est notre perception du sujet, et la perception du dessin pendant que nous dessinons ».Ces robots sont le résultat du projet Aikon II que Tresset codirige à l’Université Goldsmiths à Londres de 2009 à 2010 ; ce projet se basant sur l’étude du dessin d’observation à travers la robotique et la modélisation informatique.
Ici l’œuvre et installation Human Study 2 La Grande Vanité au corbeau et au renard est une œuvre qui a pour sujet le dessin d’observation portant sur le thème classique de la vanité. Sur une table métallique, un corbeau perché et un renard à l’affût nous toisent aux côtés d’éléments de vanité tels que le crâne ; devant cette table se trouvent trois tables d’écoliers chacune affublée d’un bras articulé tenant un stylo de couleur différente (violet, bleu et marron) et d’un pied muni d’une caméra servant d’œil observateur. Le bras dessine sur une feuille ce que la caméra voit. L’ensemble table/robots évoque l’être humain réalisant un dessin d’observation avec le bras qui dessine et la caméra qui sert d’œil observateur. Mais cela évoque l’humain aussi dans le comportement du robot, car il dessine en faisant des erreurs et surtout, l’œil bouge, et les points de vue changent ainsi le robot s’adapte. Cette installation nous montre alors trois robots devant une vanité qui réalisent des dessins d’observations, exercice classique réalisé encore aujourd’hui dans des écoles d’art, mais ici pratiqué par des robots. Le robot, si il est programmé, peut alors faire ce que l’homme fait, cela peut nous apparaître comme une critique qui soulève notamment des questions. Les robots peuvent-ils remplacer les humains ? Peut-on percevoir une sensibilité semblable à celle de l’humain dans leurs créations ?
Quant aux animaux : le renard et le corbeau ici, rappellent spontanément la célèbre fable de Jean de La Fontaine : « Le corbeau et le renard ». Devons-nous y voir un message ? Et si oui, quel message voyez-vous ?