Entre la chute de Napoléon, c’est-à-dire la Restauration, et la révolution de 1848, Paris est romantique. Entendons-nous bien, je ne parle pas de sentiment, mais de style. Aujourd’hui le terme « romantique » est lié à l’amour, mais ce n’est pas le cas au 19e siècle.
À l’origine, le Romantisme est un courant de pensée, un mouvement littéraire et esthétique né en Allemagne et en Angleterre à la fin du 18e siècle. Ce courant se diffuse rapidement en Europe jusque dans les années 1850 et se retrouve dans tous les arts. Paris est alors un centre artistique dont le rayonnement est à échelle européenne. Le Romantisme s’y épanouit avec force.
Et pour cause : le contexte politique est favorable à la diffusion du Romantisme. La première moitié du 19e siècle est une période charnière dans la sphère historique et dans le monde artistique. Au début du 19e siècle, les différents conflits, la formation du nouvel Empire colonial français, la création du Premier Empire allemand et l’expansion de l’Empire britannique sont à l’origine de l’émergence de consciences nationales et de sentiments patriotiques très puissants.
C’est pour cette raison que le Romantisme incarne une forme de nostalgie par rapport au passé. L’histoire et l’esthétique médiévales passionnent la société mondaine. On intègre ce passé dans le quotidien (décor, art, littérature). Les cercles de musiciens, de littéraires et de poètes offrent de nombreux sujets aux peintres.
Le Romantisme montre l’ambition des artistes de manifester leurs états d’âme : c’est la réaction du sentiment contre la raison. Les créateurs de ce courant cherchent à exprimer leur sensibilité passionnée et mélancolique. Leur but est de révéler les mystères et les choses secrètes issues des rêves, qu’elles soient sublimes ou morbides. En effet, certains thèmes mettent en exergue la noblesse de la mort et du combat.
L’exposition qui se tient au Petit Palais jusqu’au 15 septembre 2019 présente au public de découvrir le romantisme spécifique à Paris. La scénographie propose une promenade immersive au château des Tuileries (disparu en 1871), en passant par Notre-Dame, par les Grands Boulevards et par Palais-Royal. Le principe de reconstitution vous permettra également d’appréhender tous les arts de cette époque : peinture, sculpture, mode, arts décoratifs, sans oublier la musique.