Saint-Malo : une cité historique

Le port de Saint-Malo est littéralement mon exutoire. L’air marin y est vivifiant, et les vieilles pierres de la citadelle me charment à chacun de mes séjours bretons. Aujourd’hui, je vous présente ce lieu touristique incontournable du territoire.

Vue de la mer depuis les remparts de Saint-Malo.

Saint-Malo est situé à la pointe nord de l’Ille-et-Vilaine et en bordure de la Normandie. Si vous passez dans ce coin, vous avez ainsi la possibilité de faire une pierre deux coups en vous arrêtant au mont Saint-Michel.

La situation de Saint-Malo offre aujourd’hui une belle perspective vers les îles anglo-normandes et l’Angleterre. Mais autrefois, la France était en conflit avec l’Angleterre qui était l’une des plus importantes nations maritimes. Saint-Malo s’enrichit au cours du 17e siècle grâce au commerce maritime et aux corsaires. Les corsaires sont des particuliers qui reçoivent l’autorisation du gouvernement pour la course des vaisseaux marchands ennemis. Plusieurs grands noms de corsaires et d’armateurs viennent de Saint-Malo comme Robert Surcouf (1773-1827). Ce corsaire s’attaque aux marines marchandes et militaires britanniques. Il parvient même à prendre le Kent, un des plus importants navires de la compagnie anglaise des Indes.

Surnommé le Roi des corsaires, Surcouf devint l’un armateurs des plus riches et puissants de Saint-Malo. Aussi, la Ville a dédié une statue au corsaire, dans le jardin du Cavalier, face au Petit-Bé et au Grand-Bé. Surcouf est vêtu de son habit de corsaire et tourne la tête vers son équipage.

La photo montre la sculpture de Robert Surcouf.
photo © Guillaume Piolle

Nous avons des corsaires, mais aussi des explorateurs malouins. Mandaté par le roi François Ier, Jacques Cartier (1491-1557) découvrit le Canada lorsqu’il aborda les côtes de Terre-Neuve en 1534. Ce fut le début de la colonisation de la Nouvelle-France. Au début du 20e siècle, le médecin Jean-Baptiste Charcot (1867-1936) monta une expédition depuis Saint-Malo vers l’antarctique.

La photo montre les habitations de Saint-Malo, depuis les remparts.

L’histoire marine de Saint-Malo est ainsi importante, sans oublier son architecture. Dans le but de défendre la cité des attaques anglaises et hollandaises, le roi Louis XIV confie à Sébastien Le Prestre de Vauban (1633-1707) la réalisation des plans de la cité à la fin du 17e siècle. Pourquoi Vauban ? Parce qu’il est expert en poliorcétique, c’est-à-dire en l’art d’organiser la défense ou l’attaque lors du siège d’une ville. Après avoir dessiné les plans, Vauban confie le projet à l’ingénieur militaire Siméon Garangeau (1647-1741). Les remparts et les forts forment ainsi un témoignage du savoir-faire des ingénieurs du Roi Soleil. Une balade sur les remparts vous permettra de vous en rendre compte.

Il s'agit d'une carte ancienne où on voit le plan de la ville de Saint-Malo.
Cette carte anglaise date probablement du 18e siècle.

Depuis les remparts, on peut apercevoir la tombe de Chateaubriand située sur l’île du Grand Bé. Le vicomte François-René de Chateaubriand est né à Saint-Malo en 1768. Cet écrivain et homme politique français est l’un des précurseurs du romantisme français. Chateaubriand s’éteint à Paris en 1848. Selon son vœu, ses restes sont transportés à Saint-Malo et déposés face à la mer sur le rocher du Grand-Bé. Lorsque la mer est basse, il est possible de s’y rendre et de voir le superbe point de vue dont jouit éternellement l’auteur des Mémoires d’outre-tombe.

Vue vers le rocher du Grand-Bé. La mer est haute mais on distingue le rocher.

La cité historique est l’attraction de la ville : aussi, les promeneurs sont nombreux sur les remparts. Il s’agit d’une des destinations les plus appréciées de Bretagne. Ainsi, il vaut mieux éviter juillet et août si vous souhaitez découvrir Saint-Malo.

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