Préhistoire – une énigme moderne au Centre Pompidou

Cette image sert de bannière à l'article, il s'agit d'un crâne d'homme préhistorique.

Une fois la visite de l’exposition Dora Maar, il me fallait voir Préhistoire. Le thème est intrigant : la Préhistoire présentée dans un musée d’art contemporain ? Le sous-titre « une énigme moderne » suggère d’emblée plusieurs questions, notamment celle de la réception de cet art apparu en 40.000 avant notre ère. Quelle est notre compréhension de cette culture ? Comment a-t-elle évolué ? Que savons-nous exactement de cette production ? Est-ce de l’art ? (spoil : oui !) Comment les artistes modernes l’ont-ils utilisé ? Quels sujets ont été privilégiés ? Cela annonçait un parti-pris intéressant par les commissaires.

Il s'agit d'une figure féminine préhistorique. Elle vient de Haute-Garonne et on la nomme Vénus de Lespugue. Elle date de 23000 avant notre ère. La femme est représentée avec des hanches proéminentes.
Figure féminine dite Vénus de Lespugue (grotte des Rideaux, Lespugue, Haute-Garonne, vers -23.000), Musée de l’Homme (Paris)

L’exposition aborde ainsi différents thèmes et confronte les productions artistiques de la Préhistoire aux œuvres contemporaines. Les œuvres de Cézanne, de Picasso, de Max Ernst, d’Yves Klein, de Giacometti, etc. vous permettront de constater la récurrence des thèmes de la Préhistoire chez les artistes. Vous y retrouverez entre autres la question de nos origines, des temps immémoriaux et de la figure féminine. Et pour vous ? Quel est l’aspect de la Préhistoire qui vous fascine ?

L'artiste Odilon Redon a dessiné un homme préhistorique nu observant le ciel. Sous le dessin, on peut lire une citation de Pascal "Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie. Le dessin réalisé vers 1870 est conservé au Petit Palais (Paris).
Odilon Redon, Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie, vers 1870, Petit Palais (Paris)

Les commissaires ne sont pas focalisés sur la seule question de l’influence esthétique : ils ont également dressé un historique de la construction de la Préhistoire comme période, culture, et science.

Les différents thèmes vous mèneront dans un voyage réflexif chez nos ancêtres (les très anciens, et les plus récents). Au fur et à mesure de cette balade initiatique, on ne peut pas s’empêcher de se poser la question de nos origines, de tout ce qui nous a amenés à être ce que nous sommes, et à utiliser nos mains pour créer.

Picasso réalise en 1933 un motif de minotaure blessé sur du plâtre : le traitement gravé fait penser à une œuvre préhistorique.
Picasso, Minotaure blessé, 1933, plâtre gravé, Musée Picasso-Paris

D’autres questions sont finalement soulevées par les artistes : où mène l’évolution de l’homme ? La citation ponctuelle des dinosaures –même dans l’art actuel- fait réfléchir. On ne peut pas s’empêcher d’imaginer une évolution positive, mais aussi négative. Le paradoxe est omniprésent : allons-nous vers un futur meilleur, ou vers la fin ? L’art et la créativité se nourrissent de questions, même si celles-ci restent sans réponse.

L’œuvre de Max Ernst est surréaliste : il s'agit d'une vision de couleur sombre de motifs animaliers dans une forêt.
Max Ernst, La grande forêt, 1927, Kunstmuseum Basel

Cette symphonie atemporelle d’objets, de sculptures et de peintures est à voir jusqu’au 16 septembre au Centre Pompidou. Ce voyage dans le temps s’adresse aussi bien aux grands qu’aux petits.

Il s'agit d'une prise de vue d'une des salles de l'exposition.

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